Préparer un événement : La Saint-Valentin [Libre]

Invité

Aujourd'hui, Juvia n'était pas collée à Gray-sama, ni dans un rayon de 20 mètres de lui. Une première n'est-ce pas ? Enfin la bleue errait sans fin dans les grands magasins du centre commercial. C'était plutôt inhabituel pour la demoiselle d'y aller ; elle n'était pas habituée à beaucoup de gens dans un même endroit, même s'il n'était pas tellement restreint.
Enfin, la demoiselle soupira. Elle regarda un bout de papier qu'elle avait écrit la veille. C'était une liste de ce qu'elle devait acheter pour le fameux jour-J. Elle fourra le papier dans sa poche, de toute façon, elle connaissait par coeur ce qu'elle devait acheter. Mais pas l'emplacement des magasins. Alors elle marchait plutôt lentement dans les longues allées du complexe jusqu'à trouver un supermarché.
Parfait ! Avec un sourire aux lèvres, Juvia acheta tout ce dont elle avait besoin pour la confection de chocolats, mais aussi pour la décoration de la boîte. Rien ne serait trop beau pour son heureux élu.
Enfin, elle sortit du magasin, satisfaite de ses achats. Il ne lui restait plus qu'une jolie tenue pour le faire craquer. Mais après être passée devant de nombreux magasins, elle ne trouvait pas les habits "adéquats".

"- Ah... Juvia est ennuyée." Juvia ne put s'empêcher de se parler à elle-même.

Où est-ce que Juvia pourrait trouver des habits qui plairaient à Gray-sama... Mais peut-être qu'il préférerait que Juvia soit habillée pareil que lui...

Juvia rougit à ses propres pensées et laissa échapper des petits hurlements dignes de fangirl. Non. Elle devait se concentrer. La demoiselle croisa les bras, s'arrêtant devant une vitrine d'un magasin de mode féminine. Elle faisait évidemment bien attention à ses achats, et à ne pas les coller trop à elle, vu que la farine c'était frustrant à enlever.

« Reviens ici toi ! »

C'était bien ma veine. Je sautais par dessus quelqu'un qui s'était baissé pour rattraper quelque chose, semblant lui avoir fait peur. Bon, d'accord, d'habitude quand je fais du saut en hauteur en extérieur je finis toujours par tomber sur quelqu'un, mais un petit bond comme ça n'est rien du tout, il n'avait pas de raisons d'avoir si peur. Par contre les gars derrière c'était une autre histoire, car l'un d'eux s'étala lamentablement sur le pauvre inconnu alors que les deux autres avaient réussi à le contourner. Désolé mon vieux, pas voulu... À l'origine j'étais sortie dans le but de simplement profiter de mon week-end pour aller me promener.

« Des achats à faire ?, m'avait demandé Matteo que j'avais croisé ce matin-là.
-Peut-être un ou deux pour mon ordinateur. »

Du moins, c'était mon intention première lorsque je m'étais dirigée vers le complexe commercial dans une tenue parfaitement masculine, habituée au fait que le tenancier du magasin me voit ainsi régulièrement. Finalement je ne regrettais pas ce matin-là d'avoir enfilé un bermudas à la place d'une jupe, même si j'aurai peut-être dû mettre un haut plus féminin que ce T-shirt large que j'avais accompagné d'un blouson militaire. J'aurai peut-être aussi dû tout simplement ne pas dissimuler ma queue de cheval sous une casquette-béret, ça aurait été une bonne idée pour ne pas me faire confondre avec mon frère...

Pourtant nous avons plusieurs traits de différence, notamment notre attitude et nos yeux, ayant les yeux bleus je pensais que l'on ne me confondrait pas avec le fameux "Miki aux yeux dorés". Mais je me faisais des illusions à première vue, car à peine arrivée aux alentours du centre après avoir traversé une rue qui était mon raccourcis habituel j'étais tombé sur des gars à qui visiblement Miki avait posé problème, et ceux-ci s'étaient mis en tête de tenter de me faire payer ce que je n'avais pourtant pas fait...

« Idiot de frangin, je te ferai avaler ton billet de sortie la prochaine fois ! », m'exclamais-je en contournant violemment un couple qui poussa un cri en pensant que j'allais les bousculer.

Je m'engouffrais dans un passage plus étroit entre deux boutiques, entendant le couple crier à nouveau après s'être fait percuter par le plus rapide de mes trois poursuivants qui s'excusa platement avant d'accélérer le pas à ma suite. En sortant de la rue, je vis du coin de l’œil un moyen de monter sur le toit de la boutique voisine. Ce n'était pas très praticable, mais avec un bon saut je devrais réussir, et normalement je ne tomberais sur personne sur le toit de la boutique au moins. J'exécutais aussitôt mon idée, échappant de justesse au bras d'un de mes poursuivants grâce à mon premier saut avant d'atterrir suite au second hors de portée des trois idiots. Je n'attendais pas qu'ils trouvent un moyen de monter à leur tour : il me fallait m'éloigner le plus vite possible en suivant un chemin qu'ils ne pourraient pas suivre quant à eux.

Je réussissais ainsi au cours des minutes qui suivaient à les semer en marchant sur de nombreuses boutiques, ayant également agacé au passage un des chargés de sécurité qui passait par là et qui me fit perdre de nombreuses minutes supplémentaires pour lui échapper. Je parvenais enfin à trouver le temps de me reposer en arrivant sur le toit d'un magasin de mode féminine...

« Plus jamais ça ! », me promis-je en sachant très bien que je ne pourrais quand même pas me retenir de me rhabiller en garçon, on ne perd pas ses habitudes aussi aisément.

Je marchais jusqu'au bout du toit et sautait après avoir vaguement vérifié que personne n'était en dessous, mais je n'avais pas prévu que l'enseigne me cacherait une tignasse bleue qui s'était arrêtée devant la vitrine pour en observer l'exposition actuelle. Oups...

« Attention ! »

Trop tard, je m'étalais de tout mon long sur elle dans un boucan du diable qui ne manqua pas d'attirer l'attention sur nous. Ah, moi qui voulais être discrète, tout le monde nous fixait déjà, si quelqu'un que je connaissais se trouvait dans les alentours ma couverture féminine était fichue ! Enfin, la personne dont je devais le plus me soucier à présent était tout de même la demoiselle bleue que je venais à moitié d'assommer par ma chute malheureuse. Fichue manie de toujours tomber sur quelqu'un quand je saute trop haut, comme toujours !

« V-v-vous allez bien ?, fis-je en me relevant. J-je ne voulais pas vous faire mal, je suis désolée ! »

Je remarquais en lui tendant la main que j'avais visiblement fait tomber ses achats, et pas de chance pour moi, ce n'étaient pas juste des vêtements. En plus d'avoir complètement fichu en l'air tous les ingrédients qu'elle avait acheté, je venais de faire passer ses vêtements de la couleur au blanc en un rien de temps à cause de la farine. Je rougis d'embarras : c'était bien ma veine.

« Merde, c'est ma faute... J-je vous rembourserai tout, maintenant même si vous voulez ! », m'empressais-je de proposer en paniquant visiblement.

Invité

Juvia avait été tranquille jusqu'à là. Mais au moment où elle remarqua quelque chose d'anormal, elle sentait déjà les ennuis. En effet, dans un court laps de temps, la bleue remarqua un enfant regarder au ciel, et il pointait même au dessus de sa tête. Juvia y avait fait un peu attention, malgré sa frustration, et leva les yeux au dessus de sa tête.

Cependant, elle vit une silhouette tomber sur elle, au lieu d'un oiseau en plein vol. C'était déjà moins grâcieux qu'un oiseau, et vachement plus lourd. Juvia n'avait même pas eu le temps de s'y préparer, et se prit le poids sur elle, à son dam.

- Kyaaaah !

Par réflexe, Juvia ne manqua pas d'hurler, ce qui attira bien l'attention des gens. Mais ça, ce n'était pas sa première occupation pour le moment. Elle ouvrit ses yeux, lentement en premier lieu. Elle eut besoin d'un certain temps avant de reprendre ses esprits, surtout à cause de la légère douleur, certes faible mais présente. Enfin, ses yeux s'ouvrirent clignèrent, avant de bien s'ouvrir pour voir le coupable.

Ou pas en fait. Parce que vu que la personne l'écrasait, Juvia pouvait sentir deux trucs moelleux. Non, ce n'était pas un postérieur, mais plutôt une poitrine. Pourtant, lorsque Juvia jeta un oeil à cette personne, la bleue aurait juré que c'était un homme.Très efféminé, au niveau du visage certes. Les habits ne mentaient pas. Après tout, cette personne portait bien des habits masculins.

Bref, Juvia n'allait pas tarder à oublier ces détails. Sa tenue était foutue : ses achats venaient de se répandre sur elle, transformant sa tenue bleue foncée en un blanc. Comme s'il venait de neiger, cependant, il ne neigeait pas, malgré le temps froid. Juvia allait s'énerver, évidemment, parce que ça, ça ne passait pas inaperçu, mais cette personne parla d'abord.

« V-v-vous allez bien ? J-je ne voulais pas vous faire mal, je suis désolée ! »

Elle se releva, doucement, continuant à regarder d'un oeil suspect cette personne. Juvia tapota sur ses habits : geste vain car seul le surplus de la farine partait, le reste ne partait pas, mais ne faisait que s'étaler. Tant pis, Juvia se baissa pour ramasser ne serait-ce que les cadavres de ses achats.

« Merde, c'est ma faute... J-je vous rembourserai tout, maintenant même si vous voulez ! »

La bleue leva sa tête. Juvia soupira, pour ne pas s'énerver. Après tout, cette personne semblait sincèrement s'excuser, alors Juvia n'allait pas faire la méchante. Elle reprit de rassembler les déchets dans son sac plastique, en même temps qu'elle répondit à son interlocuteur. A la voix aigüe certes, mais tout le monde peut tomber malade.

- Juvia accepte vos excuses. Seulement si vous m'aidez à faire des gâteaux.

La jeune inconnue ne sembla pas faire attention à ma main, se relevant d'elle-même pour faire le constat que la farine ne faisait que s'étaler lorsqu'elle tentait de s'en débarrasser. Cela était à prévoir, malheureusement. Elle glissa un regard méfiant vers moi dans un premier temps, mais malgré tout finit par s'adoucir, ramassant ses articles tout en déclarant :

« Juvia accepte vos excuses. Seulement si vous m'aidez à faire des gâteaux. »

La façon de parler de l'inconnue me fit légèrement tressaillir. Elle parlait à la troisième personne ? C'était d'un orgueilleux... Remarquez, certaines personnes définissaient cela plutôt comme étant mignon, mais de mon point de vu il était plutôt difficile de le voir comme ça. Elle avait un visage aux traits un peu durs malgré toute sa délicatesse. Et finalement, la voilà qui me demandait de faire des gâteaux avec elle ? Enfin, de l'aider précisément, mais cela revient au même après tout, je paris même que personne n'aura remarqué la nuance dans ses mots. Les passants avaient repris leur route sans plus d'intérêt pour ce petit incident de passage, me laissant finalement fixer ladite Juvia, puisqu'elle s'était vaguement présentée ainsi, d'un air assez ahuris. Faire des gâteaux était bien la dernière chose qu me serait passée par l'esprit pour me faire pardonner.

« Des... gâteaux ? »

Je jetais à cet instant un regard par dessus mon épaule, constatant enfin la raison de la présence de tant de couples dans le centre commercial ainsi que la raison de la demande de la demoiselle de farine :

« Ah oui c'est la Saint Valentin, j'avais oublié... », soupirais-je avec un tantinet d'exaspération.

Loin de moi l'idée de regretter de passer cette fête seule, en réalité je trouvais cela même très rassurant, mais j'aurai préféré oublier cette fête jusqu'à-ce qu'on soit demain si vous voyez ce que je veux dire. Je tournais un regard à semi-suppliant, le dos courbé en une mine pitoyable un instant vers Juvia pour tenter de la dissuader de me rajouter à ses projets, mais j'avais la forte impression que ce serait inutile de tenter de faire changer d'avis Juvia : après mure réflexion ce nom était loin de m'être inconnu, elle faisait partie des énergumènes qui n'étaient pas si inconnus à Fairy Tail ? Enfin, tant qu'elle ne me reconnaissait pas, moi, ça m'allait parfaitement. Elle était en tous cas connue pour ne jamais lâcher prise, en témoignait par exemple ledit Gray, le fameux rival de Natsu dont Lucy me parlait tous les jours, qui la voyait étrangement tous les jours depuis qu'elle avait rejoint Fairy Tail malgré la grandeur de l'établissement ; c'est dire. Je soupirais en me redressant, ramenant les mains sur mes hanches.

« Très bien, je ne suis pas en position de refuser de toutes façons, même si ma chute n'était pas volontaire... »

Enfin, la chute si, par contre le fait qu'elle se soit achevée directement sur elle ce n'était pas du tout prévu au programme. J'ajoutais néanmoins avec un léger regard d'embarras appuyé sur le visage de Juvia.

« Mais je ne suis pas douée en cuisine, et le chocolat c'est pas mon truc. Je ferais quand même des efforts si tu me montres comment faire. »

Je tendais alors la main vers elle, m'apprêtant à me présenter, quand mon autre main se posa non pas sur ma queue de cheval qui retombait habituellement dans ma nuque mais sur mon couvre-chef : ah oui, ma tenue... Je pensais qu'elle reconnaîtrait peut-être que je n'étais pas un garçon, mais involontairement je me mettais à rougir, détournant les yeux tout en lâchant l'odieux mensonge :

« Miki... Miki Rasu, c'est mon nom. J'avais quelques ennuis, c'est pour ça que je me suis réfugié en hauteur, désolé pour la chute. »

Je me grattais la gorge en tentant vaguement de me donner la voix de Miki, ce qui n'était pas trop difficile puisqu'il avait un timbre de voix un poil aiguë pour un homme tandis que le miens tirait légèrement dans les graves pour une fille. Aaah, idiote, idiote, idiote ! Quelle idée de se faire passer pour Miki !

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