BIOGRAPHIEPassé : Si je vous dis Egypte, vous pensez pyramides, sphinx et pharaons. Vous pensez Egypte antique. Or, moi je vous parle de l'Egypte moderne ! Comme toute capitale qui se respecte, le Caire avait, à ses alentours, un bidonville où la vie des plus pauvres s'organisait. C'est ici que notre histoire commence.
Dans la poussière et le sable d'une chaude journée, sous un toit de taule et entre des murs de cartons, une femme hurlait. Elle donnait vie à une nouvelle bouche à nourrir, une petite fille dont le nom allait de paire avec sa bouille : Neferet qui signifie "Belle". Elle était la seconde enfant de la famille Ameny, rejoignant un frère de quatre ans son aîné, Alexandre.
Elle grandissait, s'adaptant à un monde malade et mort de faim. Le sable et la poussière virent ses premiers pas, sous le soleil, elle dit ses premiers mots. Toujours accompagné de son grand frère, ils furent vite complices et meilleurs amis. Ensemble, ils faisaient tourner en bourrique les habitants du bidonville entier, souriant et riant à chaque farces qu'ils faisaient.
Neferet avait quatre ans lorsque naquît Geb, son petit frère, cinq quand Sekhmet, sa sœur vit le jour. La fratrie soudée passait son temps à courir, faisant voler le sable et s'épuisant sous la chaleur. Imaginez-les, une petite troupe d'enfants farceurs, riant dans les rues pauvres. Ils filaient, grimpaient et sautaient de toits en toits, gagnant l'agilité de la rue. Neferet continuait de grandir, souriant et riant. Quand on part de rien, il est facile de s'extasier sur tout. Mais elle ne se faisait pas d'illusions. La pauvreté lui collait à la peau et elle savait que jamais elle ne quitterait son bidonville. Elle vivant dans les entrailles pourri d'un monde qui cachait ses noirceurs. Et pourtant, sa vie lui allait. Elle n'était pas seule dans son aventure. Sa famille comptait plus que tout et, entre frères et sœurs, ils se protégeaient mutuellement. Neferet ne pouvait pas imaginer la vie sans eux. Ils étaient son oxygène et elle serait toujours là pour eux.
Elle avait sept ans lorsque les choses dérapèrent vraiment. Ses parents ne pouvaient plus rien faire pour eux. Rien du tout. Ils n'avaient plus d'argent, son père n'avait plus de travail et sa mère n'en avait jamais trouvé. Leurs enfants ne pourraient pas tenir longtemps sans nourriture. Ils en parlèrent longtemps. Pendant des jours alors que leurs enfants vagabondaient, ils discutèrent, pesant le pour et le contre avant de prendre leur décision. Ils ne pouvaient pas faire autrement. S'ils voulaient offrir une belle vie à leurs enfants, ils n'avaient pas le choix. Neferet et sa fratrie rentrèrent en souriant mais le visage grave de leurs parents les inquiéta. Ils leur annoncèrent qu'ils avaient une surprise pour eux. Les enfants, heureux, attendirent le lendemain avec impatience, ne sachant pas encore ce qui les attendaient.
Le lendemain, les parents emmenèrent leurs enfants devant un manoir en pleins centre du Caire. La famille passa les grilles et entrèrent dans une immense cour. Émerveillés, les enfants regardaient autour d'eux. Ils entrèrent dans le hall du manoir. Un homme s'en approcha. Il indiqua aux enfants qu'ils pourraient jouer dans la pièce à côté. Ils ne se firent pas prier, courant à côté tandis que leur parents recevaient de l'argent. Ils avaient vendu leurs enfants. Ceux-ci ne s'en rendirent compte qu'une heure après. Ils revinrent dans le hall, cherchant leurs parents, voulant rentrer chez-eux. Mais ils étaient chez-eux, maintenant, leur dit l'homme.
Nous avons beaux dire que l'esclavage est terminé, c'est faux. Nous nous voilons la face. Partout, et surtout dans les pays pauvre, des enfants sont vendus et exploité. Neferet, ses frères et sa soeur faisaient maintenant parti de ce cercle infernal. Ils travaillaient dans le manoir d'un riche du Caire qui se chargea de leur éducation. Ils leur appris à lire, à écrire, à parler quelques autres langues mais surtout, il leur appris à se taire et à obéir. Neferet n'y arrivait pas. Elle passait son temps à répondre, insolente et provocatrice, incapable de tenir sa langue. Très impulsive, elle se fit punir plusieurs fois mais cela ne l'empêchait pas recommencer. Elle pensait, avec Geb et Sekhmet, que leur parents allaient revenir les chercher. Seul Alexandre n'y croyait pas. Il avait compris ce qui se passait et tentait de convaincre sa famille. Mais ils ne le croyaient pas.
Voilà deux ans qu'ils vivaient et servait ce riche. Deux ans sans leur parents, à travailler pour rien, à subir sa mauvaise humeur. Neferet n'avait pas appris la discipline. Et un soir, elle décida de partir. Elle pensait toujours que ses parents pouvaient la sauver. Alors elle partait les chercher. Alexandre argumenta, essayant de l'en empêcher mais poussé par Geb et Sekhmet, elle n'écouta rien et quitta le manoir, escaladant agilement la grille. Et toute la nuit, elle courut, traversant la ville pour arriver dans le bidonville où elle avait passé les plus belles années de sa vie. Elle aimait la pauvreté. Elle était heureuse lorsqu'elle pouvait courir et sauter sur les toits. Alors que maintenant, un riche l'exploitait, elle et sa famille. Aux premières lueurs de l'aube, elle fixait sa maison. Rien n'avait changé, à part qu'il n'y avait personne. L'endroit semblait désert depuis longtemps. L'enfant, naïve, cherchait milles et une excuse. S'enfonçant dans le bidonville, elle demanda à tout ceux qu'elle croisait où étaient ses parents. Ils étaient parti. Ils avaient eu une soudaine rentrée d'argent et avait pu quitter le bidonville, achetant un appartement, se trouvant un travail et oubliant totalement leur ancienne vie. Et leurs enfants ? Ils disaient qu'ils ne pouvaient plus rien faire pour eux. Le choc fit tomber Neferet à genou. Elle ne pouvait pas y croire. Ses parents ne pouvaient pas les avoir abandonné. Ils allaient revenir ! C'était juste qu'il n'avait pas assez d'argent, pas vrai ? Elle resta là, sur le sol, pendant des heures, trop choquée pour pleurer.
Des mains l'attrapèrent. Neferet se débattit mais elle ne parvint pas à se dégager. Maintenant, elle devait rentrer au manoir et retrouver ses frères et sa soeur. Mais ceux qui la tenaient ne la laissèrent pas partir. Ils l'emmenèrent avec eux, dans un orphelinat. Elle resta prostrée, ne bougeant plus de son lit. Elle ne parvenait pas à savoir ce qu'elle devait faire. Si elle rentrait au manoir, elle ne pourrait pas aider sa famille. Mais si elle ne leur disait rien, ils penseraient qu'elle les avait abandonné, comme leur parents. Alors que faire ?
Un couple d'américain stérile cherchait à adopter. Ils parcoururent le monde pour trouver l'enfant qui leur était destiné. Celui qu'il reconnaîtrait en un seul coup d’œil ! Ils arrivèrent au Caire. Ce fut là, dans la salle commune d'un orphelinat, qu'ils la virent. Elle était assise sur un fauteuil, immobile, triste. Du haut de ses neuf années, elle ne semblait pas bien grande dans l'immense fauteuil, ses pieds touchaient à peine le sol. Ils s'approchèrent, lui demandant si elle parlait anglais. Elle hocha la tête. Elle s’appelait Neferet. Ils voulurent l'adopter. Un immense sourire éclaira son visage. Elle bondit sur ses pieds et courut jusqu'au téléphone. Elle connaissait le numéro du manoir et savait aussi que c'était Alexandre qui se chargeait de décrocher. Maintenant, elle pouvait les sauver. Elle savait comme faire. La voix de son frère, qu'elle n'avait pas entendu depuis des lustres lui fit un bien fou. Et lui, soulagé de l'entendre, failli se mettre à pleurer. Neferet lui raconta tout. Et surtout, elle lui annonça qu'elle pouvait les sortir de là. Elle allait gagner de l'argent et revenir pour les sauver. Alexandre n'y croyait pas, mais il sourit, ne lui disant rien, ne voulant pas gâcher sa joie si soudaine. Elle raccrocha, se dépêchant de faire de son sac.
Elle s'installa avec sa nouvelle famille. Ils prenaient soin d'elle mais elle ne pouvais se résoudre à les appeler "Papa" et "Maman". Elle avait déjà des parents. Même s'ils les avaient abandonné, ils restaient celui et celle qui lui avait donné la vie. Eux, ils étaient comme un oncle et une tante. Elle les dénommait ainsi. Ils comprenaient qu'elle ne puisse les appeler autrement et ils ne s'en formalisaient pas.
Neferet s'adaptait à un monde dont elle ne connaissait rien, observant la vie autour d'elle sans pour autant pouvoir se résoudre à oublier tout ce que la pauvreté lui avait appris.
Ses parents cherchèrent la meilleure école pour elle, trouvant alors Fairy Tail High School où il ne tardèrent pas à l'inscrire. Elle les quitta, devenant interne, continuant tout de même à les appeler, à donner des nouvelles.
Mais chaque jour, elle pensait à sa fratrie, restée là-bas, en Egypte et chaque jour, le manque se faisait encore plus sentir.
Liens :Ses parents adoptifs : Neferet leur parle dès qu'elle à un moment dans la journée. Elle les appelle au moins tout les jours, sinon, elle leur envoi un message pour leur dire qu'elle est trop occupé.
Neferet appelle de temps en temps ses frères et sa soeur mais elle ne désespère pas de les revoir jour, que ce soit eux qui viennent où elle qui ira les chercher.
Son grand frère Alexandre
Son petit frère Geb
Sa petite soeur Sekhmet